Rentrée scolaire 2025 : une école enfin véritablement inclusive ?

Bruno Gendron, président de la Fédération des Aveugles de France, tient à rappeler à l’occasion de cette rentrée scolaire 2025 que l’inclusion des élèves en situation de handicap visuel reste un enjeu majeur. Il alerte sur les difficultés persistantes, les inégalités d’accès à l’éducation et la nécessité de mettre en œuvre des mesures concrètes pour garantir une école véritablement inclusive.

Les élèves en situation de handicap visuel rencontrent toujours de nombreux obstacles dans leur accès à la scolarité, alors même que le droit à l’éducation est inscrit dans notre Constitution.

Les annonces de coupes budgétaires à venir suscitent une vive inquiétude en cette rentrée.

En effet, faute de moyens de compensation adaptés à leur handicap visuel, de nombreux élèves ne bénéficient d’ores et déjà pas de l’accompagnement spécifique nécessaire : braille, soutien à l’utilisation des outils numériques, adaptation des supports pour les cours ou les examens, etc. Ils sont ainsi mis en situation d’échec scolaire. D’après l’étude Homère, 63% des élèves déficients visuels ont accès aux supports en retard par rapport au reste de leur classe.

Pire encore, des centaines d’enfants restent chaque année sans solution de scolarisation.

Ce triste constat confirme que les élèves en situation de handicap visuel ne bénéficient pas des mêmes chances de réussite et subissent de fortes inégalités.

La Fédération demande donc, afin que soient enfin réunies les conditions d’une école véritablement inclusive :

  • l’implantation d’au moins une équipe mobile ou service spécialisé dans chaque département, dotés de professionnels qualifiés en nombre suffisant ;
  • la prise en compte des besoins d’adaptation des tests d’évaluation pour ne pas invisibiliser davantage les élèves déficients visuels, ainsi que de l’ensemble des examens, afin de rendre effectifs les droits déjà inscrits dans la réglementation ;
  • la garantie d’accès au matériel pédagogique adapté ;
  • la formation de davantage d’enseignants spécialisés en déficience visuelle et leur déploiement sur tout le territoire ;
  • la promotion des métiers de transcripteur, informaticien spécialisé et d’instructeur pour l’autonomie des personnes déficientes visuelles ;
  • l’accessibilité universelle des supports pédagogiques mais aussi des plateformes numériques de l’Education Nationale.

Sans accès réel à l’école, les droits de ces élèves sont bafoués et leur insertion et citoyenneté remises durablement en cause.

Une école pour tous les jeunes citoyens, ça nous regarde !